La Crèche napolitaine de Christian Léandre Ganga : entre exubérance baroque, dévotion populaire et théâtralité profane

Il y a 800 ans cette année que Saint François d’Assises figurait, par des personnages et animaux, la naissance du Christ.

C’est toutefois à la fin du XVIe siècle que relevant de la plus haute fantaisie, la tradition du « Presepe » (crèche) s’installe véritablement à Naples.

Garant d’eux-même, l’action première de ce cheminement fût de positionner l’émergence du christianisme, sur des ruines antiques.
Un véritable engouement que les guides de voyage du XVIIIe siècle consacrés à Naples, nous révèlent.

La mode de ses multiples santons profanes issus de la vie quotidienne se répand et gagne en théâtralité avec la hardiesse caractéristique de représenter les rois mages escortés de leur suite. La scénographie laisse libre cours à la quintessence de l’art baroque.

Ce véritable phénomène de société s’empare du plus faible, irrémédiablement pauvre, au puissant, auquel les plus féconds artistes du XVIIIe siècle sont invités à participer.

Cette ferveur propice à l’exubérance qui pouvait régner au XVIIIe siècle devient l’un des divertissements prisés de la haute aristocratie et de la richissime bourgeoisie, ne dispensent en rien le roi de Naples, Charles VII et la reine Marie-Amélie qui consacraient leur temps libre à la fabrication de ces personnages.

Il ne fallait plus être le meilleur, il fallait être unique.

À l’instar des sommités de l’antiquité faisant étalage de leur richesse, en période de Noël, les nobles demeures étaient ouvertes pour que tout un chacun puisse venir s’extasier devant tant de splendeur et par la même occasion noter que la fortune de leurs commanditaires.

Christian-Léandre Ganga directeur artistique en haute-couture à Paris puis Milan où cultiver l’excellence est un devoir quotidien, prends l’initiative d’étoffer sa collection de « pastori napolitano » (santons napolitains) du 18e siècle.

Avec toute la minutie requise il reprend la tradition des santons ; le plus grand soin est porté à l’habillement, vêtement de soie ancienne chatoyante, ornée de galon d’or et pierres précieuses ou de modeste gilet en peu ou lainage pour les petites gens.
Grand amoureux de l’Italie il espère vous communiquer ce tourbillon d’émotions par l’esprit de sa crèche, miroir de la vie quotidienne qui met en scène l’âpreté de l’indigent face au nanti désinvolte.

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